En immersion avec les ASVP, responsables du contrôle du stationnement
Publié : 22 décembre 2024 à 6h00 - Modifié : 9 janvier 2025 à 14h00 Mandy Vereecken
L’appareil électronique affiche son verdict : la Ford immatriculée dans le Lot-et-Garonne est stationnée depuis 14 heures et 31 minutes au-delà du délai autorisé, remarque Sonia, agente de surveillance de la voie publique. Un simple numéro d’immatriculation suffit pour obtenir cette information. Il ne lui faut que quelques secondes pour enregistrer un forfait post-stationnement via le logiciel.
Plus loin, une autre voiture est stationnée sans paiement. Pourtant, aucune sanction n’est appliquée : Sonia aperçoit une carte de mobilité inclusion (CMI) derrière le pare-brise, ce qui exempte le véhicule.
En ce jeudi de décembre, les rues du centre de Colmar sont déjà bien remplies. Sonia et Marie, sa collègue, patrouillent dans une ambiance chargée par l’effervescence des marchés de Noël. Ces événements ne modifient pas leur cadence quotidienne : chacune scanne environ 300 plaques d’immatriculation par jour. Mais l’ambiance devient plus tendue. « C’est électrique, pas besoin de guirlandes », plaisante Marie, tout en montrant de la compréhension : « Les gens sont stressés, entre les préparatifs et les cadeaux. »
Outre la gestion des stationnements, cette période implique aussi des missions spécifiques, comme la mise en place de potelets et de véhicules anti-intrusion avant l’ouverture des marchés.
Un peu plus loin, une voiture mal stationnée est repérée, une infraction pénale cette fois. Après la verbalisation, Sonia prend soin de photographier la situation : « Certains contrevenants contestent en affirmant qu’ils n’étaient pas là. Les photos permettent de prouver le contraire. »
Les deux agentes parcourent chaque jour une douzaine de kilomètres à pied, par tous les temps, et connaissent le centre-ville comme leur poche. Sur leur chemin, elles croisent souvent des usagers, parfois anxieux à l’idée de recevoir une amende. Une fois, c’est un homme qui demande la localisation d’un horodateur ; une autre fois, une dame a besoin d’aide avec l’application PayByPhone. « Il arrive que le service soit saturé », note Sonia.
Certaines interactions sont plus tendues. Une automobiliste mécontente questionne Sonia sur une zone de stationnement minute. Formées à la gestion des conflits, les deux agentes savent qu’il est essentiel de rester calme et de se retirer si la situation s’envenime.
Malgré leur rôle polyvalent – de la verbalisation à l’information des usagers, en passant par la gestion des autorisations de déménagements ou travaux –, les ASVP font face à de nombreux stéréotypes. « On entend parfois : ‘Ça vous fera une prime de Noël’, » racontent-elles. Pourtant, Sonia rappelle que leur mission va au-delà des amendes : « On est aussi là pour renseigner les gens. »
Avec 14 ans d’expérience, Sonia est la plus ancienne du service, composé de cinq agentes employées par la mairie. Elle a remarqué une diminution des stationnements non payés, grâce à des mesures comme les paiements par carte bancaire ou les abonnements mensuels.
Les forfaits post-stationnement rapportent environ 350 000 € par an à Colmar, chaque amende correspondant à 35 €, soit le tarif d’une journée complète de stationnement. Globalement, la gestion du stationnement génère 7,5 millions d’euros annuels pour la municipalité, selon le maire, Éric Straumann.