Pourquoi l'Alerte Enlèvement a-t-elle été annulée alors que le jeune Santiago reste introuvable ?

23 octobre 2024 à 6h00 - Modifié : 23 octobre 2024 à 15h00 par Mandy Vereecken

Une alerte enlèvement n'a été active que pendant une journée. Ce dispositif a été mis en place le mardi 22 octobre pour retrouver Santiago, un nouveau-né prématuré, enlevé la veille par ses parents à la maternité d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Toutefois, l’alerte a été levée peu avant 19h, malgré l'absence de retrouvailles avec l'enfant. Selon Éric Mathais, procureur de la République de Bobigny, ce nourrisson requiert pourtant "une prise en charge médicale constante".


Le dispositif d'alerte enlèvement a pour objectif de diffuser rapidement et massivement des informations afin de localiser un enfant enlevé. En mai 2023, une alerte similaire avait été levée pour la petite Eya, bien qu'elle n'ait pas encore été retrouvée à ce moment-là. Elle avait finalement été localisée au Danemark, saine et sauve, quelques heures après la fin de l'alerte.


Le ministère de la Justice stipule que quatre critères doivent être remplis pour activer ce système : l'enlèvement doit être avéré, la vie ou l’intégrité de l’enfant doit être en danger, des éléments d’information doivent permettre de localiser l’enfant ou le ravisseur, et la victime doit être mineure. La décision est prise par le procureur de la République, en collaboration avec les enquêteurs et après consultation du ministère de la Justice.


Le mardi matin, l'alerte a été lancée à 8h, mobilisant les différents diffuseurs (médias, sociétés de transports, gestionnaires de réseaux). Cependant, en fin de journée, le procureur a choisi de mettre fin à l'alerte, bien que Santiago n’ait pas été retrouvé. Le ministère de la Justice a simplement confirmé que l’enquête se poursuivait. Un communiqué supplémentaire devait être publié le lendemain.


Plusieurs facteurs peuvent justifier la fin d'une alerte, par exemple si sa prolongation risque de mettre l'enfant en danger ou d'entraver les investigations. Dans certains cas, les enquêteurs peuvent aussi juger qu’ils ont obtenu suffisamment d’informations. Dans cette affaire, une enquête pour "enlèvement en bande organisée sur mineur de moins de 15 ans" a permis l’interpellation de cinq personnes, qui ne sont pas les parents de l’enfant.


L'alerte n'est pas conçue pour durer indéfiniment. En vertu d’une convention entre le ministère de la Justice et les diffuseurs, l’alerte s’achève trois heures après son déclenchement, sauf si un organisme décide de prolonger la diffusion.


Enfin, la levée de l'alerte ne signifie pas la fin des recherches. Une enquête criminelle européenne, en lien avec les autorités belges, continue activement. Les premiers éléments de l’enquête suggèrent que le couple aurait pu se rendre en Belgique avec l’enfant. Suite à cela, les autorités belges ont lancé un avis de recherche national, et toute personne détenant des informations est priée de contacter la police belge.