Un chien squelettique : son propriétaire reconnu coupable

Publié : 6h00 - Modifié : 15h24
Mandy Vereecken

Chien

« Nous n’avions jamais vu un chien dans un état aussi alarmant : il était si amaigri que ses muscles avaient fondu au point qu’il ne pouvait plus se tenir debout », avaient rapporté des spécialistes. La découverte de Sally par la Société protectrice des animaux (SPA) de Colmar, le 8 mars 2024, avait déclenché une vive indignation bien au-delà des frontières alsaciennes.

Un habitant du centre-ville de Colmar avait alerté la SPA après avoir aperçu un chien en détresse errant dans son quartier. L’intervention d’un vétérinaire, qui avait reconnu l’animal, ainsi qu’une enquête de voisinage ont rapidement permis d’identifier le propriétaire du chien. Ce dernier vivait dans un appartement insalubre, dans des conditions déplorables.

« Comment peut-on en arriver là ? », s’était insurgée la présidente de la SPA, évoquant « la colère et l’incompréhension » ressenties par ses équipes. Un second chien, dans un état légèrement moins préoccupant, a également été pris en charge. « Maigre et infestée de parasites, Ruby, une chienne de trois ans, partageait avec Sally un logement insalubre, sans promenades ni soins, au milieu de leurs propres déjections », avait alerté l’association.

Lors de l’audience, le prévenu, un homme d’une quarantaine d’années, a tenté de se justifier : « J’avais emmené Sally chez un vétérinaire un mois et demi avant, mais je n’avais pas les moyens de financer les soins. Vers la fin, elle ne voulait plus rien manger, même notre propre nourriture... » Une explication balayée par le président du tribunal : « Cela n’explique en rien votre inaction ni vos mensonges ! » Le prévenu, la voix tremblante, a affirmé qu’il souffrait également de la situation, mais qu’il avait eu peur. Il a nié tout acte de violence envers la chienne, malgré un témoignage l’accusant de l’avoir frappée.

Le parquet a souligné l’abandon prolongé de l’animal et rappelé que l’accusé avait déjà été condamné à 18 reprises, dont une pour détention illégale d’un chien de catégorie réglementée. « Jusqu’où cela ira-t-il ? », s’est interrogé le procureur, réclamant cinq mois de prison ferme.

Finalement, l’homme a été reconnu coupable de « mauvais traitements » et condamné à une amende de 500 €. Il devra également verser 1 200 € de dommages et intérêts à la SPA.

Sally, qui n’avait qu’environ un an au moment des faits, avait été jugée condamnée en raison d’une possible tumeur. Pourtant, il s’agissait uniquement d’une grave carence en soins. Grâce à une prise en charge adaptée, notamment une perfusion et une alimentation spécifique, elle a pu retrouver des forces et être accueillie dans une famille bienveillante. Ruby, quant à elle, a également été remise sur pied et a trouvé un foyer attentionné.