Un gendarme blessé, deux frères reconnus coupables

Main gauche bandée, l’adjudant revient sur les tirs de mortiers survenus lors de la nuit de la Saint-Sylvestre à Barr, affirmant avoir été « clairement pris pour cible » et victime de « tirs tendus ». Ce soir-là, vingt-cinq gendarmes sont intervenus pour rétablir l’ordre, face à une quarantaine de jeunes, principalement masqués, qui troublaient la tranquillité publique dans les rues.

Les frères Chanhih réfutent avoir tiré en direction des forces de l’ordre. L’aîné admet cependant sa responsabilité dans la destruction d’une caméra de vidéosurveillance survenue quatre jours auparavant, après avoir été incité par des « plus grands » qui lui promettaient leur protection. « Tu détruis le sapin de la place de l’hôtel de ville ou tu casses la caméra », lui auraient-ils dit.

Avec l'argent reçu des « plus grands », il a acheté un fusil gomme-cogne et endommagé la caméra. Ce même jour, des pots de fleurs contenant des arbustes d'un mètre de diamètre ont également été dégradés. Selon l’avocate de la commune, Me Dewulf, la facture des dégâts pourrait dépasser les 15 000 euros.

La procureure a dénoncé : « Vous portez atteinte à la ville où vous vivez ! » Elle a rappelé les paroles du frère aîné, supposé être le donneur d'ordres, lorsqu'il a vu arriver les gendarmes : « Ils sont là, on va les allumer. »

Au total, plus de six kilos de pétards et deux kilos de mortiers ont été saisis. Certains de ces articles, jugés non conformes à la vente libre, auraient été commandés via Snapchat, selon le ministère public. « Ce sont des artifices de divertissement, pas des armes ! », a répliqué Me Schmitt, défenseur des prévenus. Les tirs avaient visé des habitations et des véhicules, notamment rue du Collège, rue des Boulangers. Un adolescent de 16 ans a été retrouvé inconscient à la suite de l’un de ces tirs.

Déjà connu des services de justice, l’aîné, âgé de 19 ans, a été condamné à 18 mois de prison ferme, tandis que son frère de 18 ans a écopé de dix mois avec sursis. Tous deux devront verser 1 000 euros au gendarme blessé à la main. Les dommages-intérêts dus à la commune seront fixés en mars.