Une pénurie de coiffes alsaciennes menace les festivités

Publié : 23 janvier 2025 à 6h00 - Modifié : 23 janvier 2025 à 11h29 Mandy Vereecken

Coiffes alsaciennes

Il fallait prévoir à l’avance pour éviter de se retrouver sans costume traditionnel. Ces dernières semaines, les gilets en tergal et les corselets alsaciens sont devenus des articles prisés et difficiles à trouver. Pour s’assurer une tenue symbolique des festivités de la Libération, mieux valait s’y prendre tôt. « Certaines communes ont réservé leurs costumes dès le mois de septembre », explique Geoffrey Still, gérant de Loc Alsace à Ostheim.

Ses tenues traditionnelles seront bien visibles lors des grandes cérémonies prévues ce week-end dans son village. Cependant, plusieurs collectivités, arrivées plus tardivement, n’ont pas eu cette chance : certaines ont pu obtenir les articles souhaités, tandis que d’autres sont reparties les mains vides. « Quand les réservations se chevauchent, il n’y a plus rien en stock pour les retardataires », confie Geoffrey Still.

Dans le secteur, les spécialistes de la location de coiffes et costumes alsaciens se font rares. Parmi eux, Marie Lucie Singer, couturière à Griesbach-au-Val, continue de répondre à la demande avec son savoir-faire, transmis depuis plus de 50 ans. Sa passion a débuté avec la fabrication de tenues marcaires pour ses enfants lors des commémorations du 8 mai et du 11 novembre. Aujourd’hui, sa maison regorge de piles de costumes prêts à être loués.

« Cette année, tout le monde en veut, ça vient de partout », remarque-t-elle. Les communes comme Bischwihr, Houssen et Walbach figurent parmi ses clients. L’organisation est minutieuse : chaque soir, les costumes loués doivent être récupérés, lavés et remis en état pour le lendemain. « On ne peut pas rendre des chemisiers déjà portés », explique-t-elle, soulignant l’exigence d’un travail bien fait.

Cependant, entretenir ces tenues traditionnelles demande un effort constant. « Les costumes, comme nous, ne sont pas éternels », plaisante la couturière. Avec une équipe réduite et des fournisseurs de plus en plus rares, elle se concentre sur les réparations essentielles, comme les tabliers, aidée par sa fille qui s’occupe des broderies. « Ce n’est pas toujours facile quand on a quatre fois vingt ans », ajoute-t-elle avec humour.

À Ostheim, Geoffrey Still partage cette quête de perfection. Son entreprise propose une soixantaine de costumes, principalement pour adultes, mais aussi pour enfants dès 22 mois. « Même si la location ne coûte que quelques dizaines d’euros, les pièces restent coûteuses. Une coiffe, par exemple, vaut 180 euros. Alors, mieux vaut louer », précise-t-il.

La panoplie complète est disponible : pour les hommes, pantalons à pince, gilet en tergal avec boutons dorés, chemise blanche, chapeau en feutrine. Pour les femmes, coiffe, chemisier, collerette, plastron, robe avec corselet et tablier. « On fournit même les chaussettes », souligne Geoffrey Still, qui propose aussi des costumes bavarois, très populaires auprès de ses clients.