Train touristique : une collecte lancée pour restaurer une locomotive centenaire
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L’Alsace abrite deux associations passionnées qui font revivre l’âge d’or de l’industrialisation grâce à des trains centenaires restaurés avec soin : le Train Thur-Doller et celui de Volgelsheim. Fondé en 1982, le Chemin de fer touristique du Rhin propose une expérience unique en combinant trajet en train et croisière en bateau-mouche, une activité devenue incontournable pour l’office de tourisme local. « C’est aussi la seule ligne internationale », souligne avec fierté Patrick Kistler, responsable d’exploitation.
L’aventure commence en gare de Volgelsheim, où une exposition accueille les voyageurs dès 14 h. Ils peuvent y admirer la locomotive Fives-Lille de 1923, qui les transportera à une vitesse de 20 à 30 km/h jusqu’au dépôt de l’association, situé sur le site du port rhénan. Là, une impressionnante collection ferroviaire les attend : huit locomotives à vapeur centenaires et 16 locomoteurs et locomotives diesel, sauvés de l’oubli au fil des années.
Après cette immersion dans l’histoire du rail, le voyage se poursuit jusqu’à l’embarcadère de Sans Souci à Bantzenheim, où un bateau-mouche allemand débarque ses passagers. Un échange de voyageurs s’opère alors : les touristes allemands embarquent à bord du train, tandis que les Français montent sur le bateau pour une croisière sur le Rhin en direction de Breisach-am-Rein, avant de revenir au point de départ. Le retour en gare de Volgelsheim se fait en train, aux alentours de 18 h 30.
Ce circuit, ouvert les dimanches et jours fériés, emprunte une voie ferroviaire privée de 13 km reliant Volgelsheim à Marckolsheim. « En semaine, cette ligne est utilisée par le port rhénan pour le transport de marchandises industrielles. Nous avons une convention qui nous permet de l’exploiter durant la belle saison, qui commence cette année le 11 mai », précise Patrick Kistler.
Les recettes de ces voyages, qui génèrent environ 100 000 euros par an, permettent à l’association de financer l’entretien du matériel, ainsi que les coûts liés au fonctionnement : eau, charbon, fioul, assurances et autorisations de circulation.
Cette année, l’association fait appel à la générosité du public pour financer la révision de sa locomotive emblématique, la Fives-Lille de 360 chevaux. « La dernière grande révision date de 2001, et aujourd’hui, les coûts des pièces mécaniques ont fortement augmenté », explique Patrick Kistler.
La collecte est lancée via la Fondation du Patrimoine, qui soutient la restauration du patrimoine industriel. « Cette locomotive est classée monument historique », rappelle Pierre Wick, délégué départemental de la Fondation. « Son constructeur, basé à Lille, est aussi à l’origine de l’ascenseur de la tour Eiffel, du pont Alexandre III à Paris et de locomotives du Transsibérien. C’est un objet rare, chargé d’histoire. »
Grâce à cet appel aux dons, l’association espère poursuivre sa mission : préserver et faire revivre un pan du patrimoine ferroviaire alsacien pour les générations futures.