Le sculpteur colmarien Jean-Luc Schické, authenticité garantie
7 novembre 2024 à 6h00 - Modifié : 8 novembre 2024 à 10h28 par Mandy Vereecken
Jean-Luc Schické, sculpteur colmarien, ne se limite pas à la sculpture : il est aussi illustrateur et conteur visuel. Son univers, inspiré de Topor ou de Serres, mêle poésie et exploration artistique, qu’il distille aussi bien à travers ses sculptures que ses nombreux dessins, y compris des œuvres numériques « digigraphiées » sans reflets pour une immersion totale.
Les créations de Schické captivent, abordant des thèmes universels avec une franchise accessible à tous. Dans son œuvre, on retrouve des motifs récurrents : malles, chars, et le Minotaure, symbole de la différence, souvent traité avec humour. Ses pièces, oniriques et à multiples niveaux de lecture, évoquent parfois la philosophie des Idées noires de Franquin, naviguant entre dimensions et sens profonds.
Dans cette salle difficile à aménager, Schické a su trouver un cadre parfait pour son art, mêlant théâtralité dans le dessin et simplicité synthétique dans la sculpture. Ses thèmes vont de la solitude aux « bêtes noires » des espèces disparues, avec un humour oscillant entre les registres. Comme il le souligne, certaines œuvres restent volontairement ambigües, sans explication précise, car le sens n’est pas toujours essentiel.
L’artiste aborde aussi des thèmes comme l’amour, la haine, la guerre et les déviances de notre société. Il critique la surconsommation et questionne la domination masculine, ainsi que la familiarisation des enfants à la guerre à travers les jouets. Une sculpture mouvante, avec des moutons représentant des électeurs, symbolise par exemple sa vision de la politique.
Son imagination débordante entraîne le visiteur dans un monde peuplé de curiosités décalées : sardines en deuil, nounours inquiétants, allégories et mises en abyme. À Ribeauvillé, il dispose de l’espace nécessaire pour partager cet univers riche et foisonnant.